France Culture complice de désinformation 

Les liens d’intérêts des experts INFOVAC avec l’industrie pharmaceutique : une enveloppe qui pèse près de 18 000 000 d’euros

Le 26 avril 2025, en prélude à la semaine de la vaccination, France Culture a consacré son émission « Carnets de santé », animée par Marina Carrère d’Encausse, à « La vaccination ». Était invitée la Dr Marie-Aliette Dommergues, présentée comme « pédiatre au Centre hospitalier de Versailles et Experte INFOVAC ».

En une demi-heure d’émission, de nombreuses contre-vérités scientifiques ont été énoncées à l’antenne, notamment sur le sujet des adjuvants à base d’aluminium et de la Myofasciite à Macrophages.

Comment expliquer que France Culture, radio de service public, ait choisi de faire appel à une organisation privée, lourdement financée par l’industrie pharmaceutique, et non pas à Santé Publique France ? Comment France Culture peut-elle accepter que « l’experte INFOVAC » ne présente pas ses liens d’intérêts, mais fasse une simple référence au site Transparence Santé, notoirement insuffisant pour connaître la réalité des liens avec l’industrie pharmaceutique, ce qu’une journaliste expérimentée comme Mme Carrère d’Encausse ne peut ignorer ?

Réponse aux contre-vérités scientifiques

Face aux affirmations souvent sans fondement de la Dr Marie-Aliette Dommergues, la Dr Guillemette Crépeaux (EnvA, Inserm U955, à l’expertise reconnue dans le domaine des adjuvants à base d’aluminium) et Didier Lambert (président E3M et ancien membre du comité scientifique permanent pharmacovigilance et bon usage de l’ANSM) apportent des réponses sourcées (voir leur rapport). Extraits :

Essais cliniques : les vaccins actuellement présents sur le marché ne sont, à de rares exceptions près, jamais testés contre placebos, et de plus pour des durées extrêmement courtes (quelques jours).

Effets indésirables des médicaments (dont les vaccins) : leur sous-déclaration est un phénomène bien documenté : « le signalement par déclaration spontanée est loin d’être exhaustif, puisqu’on estime que seuls 1 à 10 % des effets indésirables graves sont notifiés ».

Les adjuvants à base d’aluminium sont biopersistants et toxiques, il n’existe aucune étude permettant de montrer leur innocuité. Leur toxicité fait l’objet d’un nombre croissant d’études, ils représentent un risque pour l’individu exposé, en particulier pour le bébé. Une étude publiée en 2023 par les CDC a identifié une association entre l’exposition à l’aluminium vaccinal avant l’âge de 24 mois et une augmentation du risque d’asthme persistant chez l’enfant. D’autres recherches suggèrent un lien entre l’aluminium, les mécanismes d’inflammation et l’autophagie, notamment dans le contexte des troubles du spectre autistique.

Alternative aux adjuvants à base d’aluminium : il est possible de se passer des sels d’aluminium, au profit d’autres adjuvants tels que le phosphate de calcium ou la tyrosine microcristalline.

La lésion observée dans la myofasciite à macrophages (MFM) n’est pas un simple « tatouage », mais une lésion immunologiquement active systématiquement associée à des troubles cognitifs, des douleurs musculaires et articulaires et un épuisement chronique. Chez l’animal, la translocation d’adjuvants à base d’aluminium, du site d’injection intramusculaire jusqu’au système nerveux central, est documenté depuis presque 30 ans. Le lien entre la MFM et la vaccination aluminique est reconnu par la justice sur la base d’indices graves, précis et concordants (14 arrêts du Conseil d’Etat depuis 2012).

Rapports de l’Académie de médecine (2012) et du Haut Conseil de Santé Publique (2013) : ils sont partiaux et dépassés. Fin 2013 l’ANSM a financé un projet de recherche mené par l’équipe du Pr Gherardi (Inserm U955). En 2017, le conseil scientifique de l’ANSM a souligné la qualité des équipes associées à ce projet ainsi que la solidité des données qui en sont issues, recommandant de continuer les investigations. L’ensemble de ces travaux a été publié. Aucun rapport des agences sanitaires n’est venu contredire ces travaux. L’ANR a financé en 2019 de nouvelles études sur la toxicité des adjuvants à base d’aluminium. Les résultats sont publiés.

HPV et Gardasil : un rapport d’expertise récent rédigé par le Pr Peter Gøtzsche (cofondateur de la Cochrane Collaboration, spécialiste mondialement reconnu en méthodologie des essais) démontre notamment que les « placebos » utilisés par MSD lors des essais cliniques n’étaient pas inertes : il s’agissait de solutions contenant de l’aluminium. Dans son rapport de pharmacovigilance du 27 septembre 2023 sur le Gardasil®, l’ANSM précise, à propos des cas notifiés et médicalement confirmés : « Depuis la commercialisation de Gardasil en août 2006 et jusqu’à deux ans après l’arrêt de commercialisation en France, soit sur une période d’environ 16 ans, le nombre cumulé de cas [d’effets indésirables] graves notifiés est de 846 ». 47 cas de Sclérose en Plaques, 12 cas de syndrome de Guillain-Barré ou de syndrome de Miller-Fischer, 4 cas d’ADEM, 66 connectivites, 32 atteintes hématologiques, 28 atteintes thyroïdiennes, 24 maladies inflammatoires de l’intestin, 19 cas de narcolepsie ou d’hypersomnie, 10 cas de MFM.

Vaccination des femmes enceintes : à notre connaissance, aucun essai clinique respectant les standards de l’Evidence Based Medecine (placebo inerte, à base de solution saline) n’a été réalisé.

Dans une lettre ouverte en réponse à une tribune parue dans le Monde en février dernier, E3M lançait une alerte sur 3 sujets majeurs de préoccupation :

  • La littérature scientifique décrit un transfert placentaire de composés aluminiques vers les tissus du fœtus (y compris le cerveau), tant chez l’homme que chez l’animal,
  • L’activation immunitaire maternelle est, depuis les années 2000, un modèle classiquement utilisé pour induire expérimentalement des troubles neurodéveloppementaux chez l’animal,
  • Parmi les vaccinations citées, est mentionnée celle contre la coqueluche, alors qu’il n’existe pas de vaccin monovalent contre la coqueluche. Celle-ci ne peut donc être réalisée qu’avec un vaccin contre tétanos – diphtérie – polio – coqueluche (le Repevax en l’occurrence), qui contient un adjuvant à base d’aluminium.

Les conflits d’intérêts d’INFOVAC avec l’industrie pharmaceutique

Afin que chacun puisse se faire son propre jugement, E3M a décidé de rédiger un second rapport, précis, détaillé et sourcé, sur les liens d’intérêts d’INFOVAC avec l’industrie du vaccin. Les données proviennent du site Euros For Docs (référencé sur data.gouv.fr) qui simplifie l’accès à la base Transparence-Santé en nettoyant les données et en offrant une interface visuelle facile à analyser.

INFOVAC n’a pas d’existence juridique propre, il s’agit d’un réseau d’organismes et d’experts (essentiellement pédiatres), soutenus par des « partenaires » industriels, avec pour mission de « répondre rapidement aux questions liées aux vaccinations que se posent les médecins ».

Cinq organismes français sont associés dans INFOVAC : ACTIV, GPIP, AFPA, SFP et SPILF. L’industrie pharmaceutique leur a versé, pour la période 2020 – 2024, la somme de :

15 990 458 €

Dix-sept experts œuvrent pour INFOVAC. Leurs liens d’intérêts financiers avec l’industrie pharmaceutique, pour la période 2020 – 2024, s’élèvent (a minima) à :

1 690 614 €

Les conflits d’intérêts des experts en santé sont dénoncés de tous côtés depuis fort longtemps. Ainsi, John Virapen, ancien PDG du laboratoire Lilly en Suède, écrit dans son livre « Médicaments effets secondaires : la mort » (Ed. du Cherche-Midi, 2014 – traduit, préfacé et commenté par le Pr Philippe Even) :

« Ces médecins étaient de ceux qu’on appelle les leaders d’opinion, choisis et financés par nous en raison de leur complaisance pour diffuser les avis les plus favorables sur nos nouvelles molécules, donc évidemment pas en les convainquant de leurs qualités, mais tout simplement en les payant. Très cher. »

« Ne croyez pas une seconde que les compagnies pour lesquelles j’ai travaillé soient des cas isolés et je ne suis pas moi-même un cas isolé. Tout le système fonctionne de cette façon et les bénéficiaires de ces enveloppes ne sont pas non plus, et très loin de là, des cas isolés. C’est une pratique quotidienne dans l’industrie pharmaceutique. Une pratique de marketing normale. »

Le vaccin est-il donc un produit de consommation comme un autre, promu par un réseau d’influenceurs (omettant les effets indésirables graves), avec la complicité de médias financés par l’argent des Français ?

En résumé, l’intervention de la Dr Marie-Aliette Dommergues sur France Culture le 26 avril 2025 montre :
1) que le discours n’est pas basé sur des connaissances scientifiques actualisées,
2) qu’il s’accompagne de conflits d’intérêts faussant toute approche du sujet ‘vaccination’.

En conséquence, E3M porte plainte contre la Dr Dommergues auprès du Conseil National de l’Ordre des Médecins pour non-respect du Code de Santé Publique (articles R. 4127-13 et R. 4113-110), d’une part pour ses propos basés sur des données non confirmées et sans respecter le devoir de prudence, et d’autre part pour absence de transparence dans ses liens d’intérêts – et ceux de son organisation INFOVAC – avec l’industrie pharmaceutique.

Au-delà du cas de la Dr Dommergues, force est de constater que ce manque de transparence est récurrent. En 2022, le Pr Robert COHEN et le Pr Bruno LINA ont été condamnés par l’Ordre des médecins pour ne pas avoir déclaré leurs liens d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique lors de leurs interventions dans les médias (article E3M). Le Pr Lina, en situation de récidive, est l’objet en 2025 d’une nouvelle plainte (article E3M). Cette situation amène à réfléchir sur la pertinence de la loi sur la transparence en santé, telle qu’elle existe actuellement.

La question posée par E3M dans ce cas précis n’est pas « est-ce que des professionnels de santé peuvent recevoir de l’argent de l’industrie pharmaceutique ? », mais « est-ce que ces professionnels de santé financés par l’industrie pharmaceutique sont des experts indépendants pouvant informer les citoyens, les élus, les autorités sanitaires ? ». 

La réponse est évidemment non, d’autant que les citoyens ne sont pas informés de ces liens d’intérêts.

Le code de Santé Publique prévoit dans son article L 4113-13 :

« Les membres des professions médicales qui ont des liens avec des entreprises et établissements produisant ou exploitant des produits de santé ou des organismes de conseil intervenant sur ces produits sont tenus de les faire connaître au public lorsqu’ils s’expriment lors d’une manifestation publique ou dans la presse écrite ou audiovisuelle sur de tels produits »,

et dans son article R 4113-110 :

« L’information du public sur l’existence de liens directs ou indirects entre les professionnels de santé et des entreprises ou établissements mentionnés à l’article L. 4113-13 est faite, à l’occasion de la présentation de ce professionnel, soit de façon écrite lorsqu’il s’agit d’un article destiné à la presse écrite ou diffusé sur internet, soit de façon écrite ou orale au début de son intervention, lorsqu’il s’agit d’une manifestation publique ou d’une communication réalisée pour la presse audiovisuelle ».

Cette loi est contournée tant par les experts financés par l’industrie que par les médias, y compris du service public. N’est-il pas temps de la réformer ?