Pr Shoenfeld : Le syndrome des adjuvants

« ASIA : Syndrome auto-immunitaire/inflammatoire induit par les adjuvants »

Yehuda Shoenfeld

Israël – 2010


La publication en quelques mots

Les affections du système immunitaire sont une cause majeure de maladie et de mortalité à travers le monde, et leur nombre est en augmentation.

On a découvert que certains adjuvants (dont l’aluminium) induisaient par eux-mêmes une réaction auto-immune chez différents modèles animaux et pouvaient peut-être provoquer une maladie auto-immune ou auto-inflammatoire chez l’homme.

Extrait de la publication

Les affections du système immunitaire sont une cause majeure de morbidité et de mortalité à travers le monde, et leur nombre est en augmentation dans des zones géographiques différentes. Ces changements géo-épidémiologiques peuvent être expliqués par un ensemble complexe de facteurs génétiques et environnementaux. Ainsi, un sujet génétiquement prédisposé peut développer une maladie auto-immune ou auto-inflammatoire (AI/AIFD) suite à l’exposition à un facteur environnemental particulier.

Auparavant, on pensait que les adjuvants (des substances utilisées en médecine pour renforcer une réponse immunitaire à des traitements) ne présentaient que peu ou pas de danger particulier.
En réalité, on connaît depuis maintenant plusieurs dizaines d’années certains facteurs environnementaux qui entrainent un effet adjuvant sur le système immunitaire. On a découvert que ces adjuvants (entre autres, la silicone, l’aluminium, le pristane, les composants infectieux) induisaient par eux-mêmes une réaction auto-immune chez différents modèles animaux et pouvaient peut-être provoquer une AI/AIFD chez l’homme.

L’exposition à ces substances a été établie dans les quatre affections médicales examinées dans cet article (la siliconose, le syndrome de la Guerre du Golfe (GWS), le syndrome de la myofasciite à macrophages, et les réactions post-vaccinales), suggérant que le dénominateur commun à ces syndromes est une activité de l’adjuvant qui sert de déclencheur.

La maladie post-vaccinale la plus étudiée est peut-être le syndrome de myofasciite à macrophages (MMF), pour lequel un lien de cause à effet a été clairement établi.

La MMF est une maladie du système immunitaire signalée pour la première fois en France par Gherardi & al. Elle est provoquée par un dépôt d’aluminium, utilisé comme adjuvant dans différents vaccins, ce qui déclenche une maladie musculaire liée au système immunitaire.

La MMF est caractérisée par des signes et des symptômes systémiques, ainsi que des lésions actives localisées sur le site de l’injection. Les manifestations systémiques incluent myalgie, arthralgie, asthénie marquée, faiblesse musculaire, fatigue chronique, fièvre, et dans certains cas l’apparition d’une affection démyélinisante.

On pourrait suggérer que, comme dans les modèles animaux et étant donné le lien génétique observé dans la myofasciite à macrophages, l’effet adjuvant encourage l’apparition de ces affections seulement chez les sujets qui y sont génétiquement prédisposés. Une autre explication possible, qui peut dépasser les frontières génétiques, est la co-exposition à plus d’un élément déclencheur, comme l’exposition à un autre facteur environnant délétère (par exemple un agent infectieux) ou une co-exposition à plus d’un adjuvant.

En prenant tout ceci en considération, nous suggérons que ces quatre affections, qui ont des ressemblances cliniques et pathogéniques en commun, soient comprises sous un même syndrome désigné par le nom de « Syndrome Auto-Immunitaire / Auto-inflammatoire Induit par les Adjuvants » (ASIA – Autoimmune / Auto-inflammatory Syndrome Induced by Adjuvants). De plus, nous proposons plusieurs critères principaux et secondaires, qui, bien qu’ils nécessitent une validation ultérieure, peuvent aider dans le diagnostic de ce syndrome nouvellement défini.

Les données réunies concernant chacune de ces affections pourraient nous donner une vaste perspective des réponses immunitaires aux adjuvants de l’environnement, ainsi qu’une meilleure définition et un meilleur diagnostic de ces affections. De plus, l’éclaircissement de la pathogenèse de ce syndrome nouvellement défini pourra faciliter la recherche pour des interventions préventives et thérapeutiques.

>>> Lire la publication intégrale en français ou en anglais

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